
Île-de-France : cancer et inégalités
Région riche, dense et comptant 12 millions d’habitants, l’Île-de-France est pourtant loin d’être épargnée par les difficultés d’accès aux soins. La preuve avec l’étude de l’Observatoire régional de santé (ORS) intitulée « Cancer et inégalités territoriales ».
Juin 2022 (n° 394) – Textes : Chloé Dussère et Philippe Clouet
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Réalisée en 2016, cette étude, qui porte sur six localisations de cancers, met en évidence plusieurs phénomènes qui témoignent de l’existence de réelles inégalités de santé en Île-de-France, même si l’interprétation doit rester prudente en raison de la pluralité et de la combinaison des facteurs. L’étude prend en compte trois facteurs disponibles à l’échelon communal : le revenu fiscal médian, les catégories socioprofessionnelles et le ratio entre cadres et ouvriers. Il en ressort que « l’épidémiologie des cancers peut être très contrastée au sein des départements d’Île-de-France », même si la situation varie fortement d’un type de cancer à l’autre. Par exemple, pour les cancers masculins bronches-trachée-poumon, il existe un net contraste ouest-est à Paris.
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Au sein même de Paris, le taux de mortalité pour les cancers trachée-bronches-poumon varie du simple au double :
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34,7
pour 100 000 hommes dans le 4e arrondissement
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71,9
dans le 20e
De même, et pour la quasi-totalité des cancers, la Seine-Saint-Denis et la Seine-et- Marne affichent un taux de mortalité sensiblement plus élevé par rapport au nombre d’ALD que la moyenne régionale. Le ratio de mortalité par cancer colorectal (hommes et femmes) est aussi plus significativement élevé en Seine-Saint-Denis qu’à Paris, tandis que plusieurs communes défavorisées présentent une nette surincidence du cancer du col de l’utérus (Clichy, Saint-Ouen, Saint-Denis, La Courneuve, Bagneux…).
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6
C’est le nombre de localisations du cancer pris en compte par l’étude de l’ORS Ile-de-France
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21 500
décès sont imputables chaque année au cancer en Île-de-France.
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73,3
C’est le taux de mortalité par cancer de la trachée, des bronches et du poumon chez l’homme pour 100 000 habitants en Seine-Saint-Denis, contre 54,7 à Paris