La Ligue s’invite à table pour vous aider

Quand on est atteint d’un cancer, manger peut vite se révéler compliqué. C’est pour vous aider à corriger les troubles alimentaires et à retrouver du plaisir que la Ligue vous accompagne.

Mars 2021 (n°389) – Textes : Linda Taormina – Illustrations : Anne Cesci
Temps de lecture : 10 minutes

« Quand on est malade, l’alimentation devient la problématique numéro un », affirme Katia Roguin, déléguée aux actions pour les personnes malades à la Ligue contre le cancer. Et pour cause ! Non seulement le cancer peut toucher directement le système digestif, la bouche ou encore l’œsophage, mais ce sont globalement les effets secondaires des traitements (constipation, diarrhée, nausées, etc.) qui sont responsables de troubles alimentaires. Jusqu’à provoquer un risque de dénutrition ou, au contraire, de surpoids (notamment dans le cas des traitements par hormonothérapie). C’est pourquoi la Ligue s’est emparée du sujet au niveau national en réalisant des brochures consacrées à l’alimentation et au cancer, ou encore huit fiches pratiques classées par effets secondaires (avec l’aide des comités départementaux) et comprenant des conseils alimentaires et des idées de recettes.

« Nous travaillons en étroite collaboration avec notre réseau de diététiciens et de nutritionnistes, très actifs au sein de nombreux Comités départementaux, souligne Katia Roguin. Et nous renvoyons systématiquement les patients qui font appel à nous vers nos experts pour qu’ils bénéficient d’un accompagnement personnalisé. »

Au programme pour 2021 : un projet de tournage de films grand public sur le mode « dans la cuisine d’un patient », en collaboration avec des médecins, des diététiciens et un animateur cuisinier, puis le recensement de toutes les ressources externes à la Ligue sur la question de l’alimentation pendant un cancer.

Ici, on mise autant sur les bilans personnalisés que sur la prévention pour déjouer les mauvaises habitudes alimentaires. Trois séances d’accompagnement sont proposées gratuitement et animées par des diététiciennes prestataires, en présence de la personne qui s’occupe des repas, si besoin. « Les attentes sont multiples mais il s’agit très souvent de rassurer les personnes malades et de les aider, notamment à retrouver le plaisir de manger », explique Delphine Tessier, responsable de la mission Actions pour les personnes malades. En matière de prévention, des actions sont menées dans les écoles et les centres socioculturels, afin de toucher les populations défavorisées de la ville de Nantes. « Cela se traduit par des animations autour des repas et de l’activité physique. L’idée est d’éclairer le regard et d’ouvrir l’esprit critique des familles sur les questions de santé et de nutrition », raconte Aurélie Bichon, responsable prévention et promotion des dépistages.

Comité du Nord

Lorsque la situation sanitaire le permet, Annaëlle Reiser, diététicienne et animatrice prévention, organise une fois par mois un atelier cuisine avec ses patients. « Une façon de partager un moment de convivialité autour d’un repas et de reprendre le chemin de la cuisine », explique-t-elle. En confinement, elle a réalisé une newsletter hebdomadaire dans laquelle les patients pouvaient retrouver ses conseils diététiques accompagnés d’une recette. Depuis, le rendez-vous est resté ! Si Annaëlle est la seule diététicienne, elle n’hésite pas à dialoguer avec les autres intervenants du Comité, tels que le psychologue et la sophrologue, sur des problématiques comme l’acceptation du corps ou le stress lié à l’alimentation. « Mes animations sont complémentaires d’un accompagnement personnalisé, pour lequel je propose des consultations diététiques », conclut-elle.