Une « bénévole » devenue présidente de Comité
En mars 2015, vous étiez bénévole au sein du Comité des Côtes- d’Armor (22) mais vous déclariez dans Vivre avoir eu « quelques réticences » à vous engager au départ. Huit ans après, vous êtes non seulement toujours au Comité, mais aussi présidente de celui-ci. Vos réticences se sont-elles définitivement envolées ?
Chantal Blanchard : Disons que j’ai évolué et accepté de devenir présidente en 2019 à une condition : ne pas être seule à prendre les décisions du Comité. Je voulais un pilotage collégial et démocratique car je suis convaincue de l’importance de la diversité des points de vue. J’ai été écoutée et je peux me féliciter de faire partie d’un Comité dynamique, joyeux et serein. Nous pouvons être fiers de ce que nous accomplissons tous ensemble pour les personnes malades et auprès des jeunes que nous rencontrons dans les écoles. À 72 ans, je vis à la Ligue une très belle expérience ; les échanges avec les bénévoles, les personnes malades et leurs proches sont d’une grande richesse si l’on prend le temps d’écouter chacun.
« Mon service civique à la Ligue
m’a rassuré sur mon avenir. »
À 17 ans, Hugo Vadillo effectue un service civique à la Ligue.
Chaque semaine, il passe deux jours au lycée et trois au sein du Comité de Seine-Saint-Denis.
« J’étais engagé dans une filière générale au lycée et je sentais que ça n’allait pas me convenir. Alors, quand on m’a parlé de la possibilité de faire un service civique à la Ligue, je me suis dit que c’était pour moi, même si, très honnêtement, j’ai
pensé que j’allais peut-être m’ennuyer. Depuis le début de mon service civique, c’est tout le contraire. Il y a vraiment une super ambiance au sein du Comité, les bénévoles et les salariés sont fortement investis. Je suis là pour les aider, notamment dans l’organisation des interventions dans les écoles, les collèges et les entreprises. J’apprends énormément sur l’importance d’une bonne hygiène de vie et sur les facteurs de risque de cancers. On me demande même mon avis sur les outils d’intervention. J’ai vraiment l’impression de faire partie de l’équipe. Après le lycée, je pensais me tourner vers des études de commerce, mais je garde en tête que le domaine de la santé et de l’associatif peut aussi être une option pour moi. Cette expérience de volontariat, aux côtés des bénévoles et des salariés du Comité, me montre qu’on peut se mobiliser en prenant du plaisir. Ça me rassure sur mon avenir. »
Le Comité du Nord : une famille de coeur pour laquelle je m’investis encore plus.
Si le temps des dames visiteuses de la Ligue du début du XXe siècle semble révolu, l’héritage de ces personnalités engagées aux côtés des personnes malades est, lui, bien vivant. Maureen Pollart, 28 ans, bénévole au Comité du Nord, incarne la nouvelle génération de ligueurs.
Maureen a 20 ans quand on lui diagnostique un lymphome de Hodgkin. Une expérience qu’elle ne souhaite à personne, mais qui a orienté ce qu’elle appelle sa « carrière de bénévole ». « Je ne serais pas la personne que je suis aujourd’hui sans cet épisode », explique Maureen. Aujourd’hui, la jeune femme partage sa vie entre une carrière dans la défense du droit des personnes malades et quelques heures de bénévolat au sein du Comité du Nord, à Lille. « Une façon pour moi de sublimer ce qui m’est arrivé en m’engageant selon mes besoins et disponibilités », analyse-t-elle.
Une famille de cœur
Mobilisée sur les opérations événementielles de la Ligue – le Relais pour la vie, Octobre rose, Septembre en or contre le cancer pédiatrique… –, Maureen est aussi formée à l’écoute des personnes malades. Elle propose, au sein du Comité, des rencontres d’un nouveau genre. Une fois par mois, elle anime, avec une psychologue et une représentante de l’association On est là, des soirées pizzas avec une poignée de jeunes atteints de cancer ou en rémission. Le cadre est simple et propice au dialogue. « Ce climat de confiance nous permet de partager notre expérience et de tisser de vrais liens, raconte Maureen. Chacun s’autorise à aborder des sujets dont il est plus difficile de parler avec des gens qui n’ont pas connu le cancer, comme la préservation de la fertilité ou les conditions d’accès à l’emprunt. »
Aujourd’hui référente du pôle enfants, ados et jeunes adultes, Maureen ne compte pas s’arrêter là. « Le Comité est une famille de cœur pour laquelle j’ai envie de m’investir encore plus », conclut-elle.
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Les dames de la Ligue
Anne de Rochechouart de Mortemart, la duchesse d’Uzès, a présidé le Comité central des dames dans les années 20. Issues de la société mondaine parisienne, les dames visiteuses de la Ligue ont rempli un rôle essentiel dans l’esprit du bénévolat infirmier.
Elles ont purement et simplement occupé un domaine délaissé par le personnel hospitalier et la médecine de ville, en se rendant au chevet des malades dans les hôpitaux de Paris et sa banlieue, mais aussi à leur domicile. Présentes lors des consultations en cancérologie, elles ont établi trente-six mille dossiers médicaux entre 1918 et 1939. Engagées, elles militeront pour la prise en charge des malades incurables.
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