La résilience, c’est cette capacité qui existe en chacun de nous et qui nous permet de transcender les épreuves de vie qui sont censées nous emporter, comme le cancer. « Transcender, c’est faire émerger des forces de vie inédites face à des forces mortifères auxquelles la maladie nous confronte », explique Cyril Tarquinio, professeur à l’Université de Lorraine et directeur du centre Pierre Janet de Metz (Moselle) dédié aux évolutions et à l’innovation dans le domaine de la psychothérapie.
Nous révéler à nous-même
La résilience, ce n’est donc pas qu’une simple capacité d’adaptation face à la maladie. « C’est tout un processus qui naît de notre capacité à réveiller nos forces intérieures lorsque nous sommes confrontés à l’extrême, lorsque notre vie est mise en jeu », ajoute-t-il. Ce sont ces ressources insoupçonnées qui vont nous aider à transformer une épreuve en quelque chose qui nous fait grandir, qui nous révèle à nous-même et à nos proches.
Un état à stimuler
Pour autant, la résilience n’est pas un processus inconscient, pour Cyril Tarquinio : « Si nous avons tous un instinct de survie au plus profond de nous, il est parfois nécessaire de stimuler nos potentiels ». Ainsi, un quotidien mouvementé, un environnement néfaste ou une histoire de vie difficile peuvent parfois complètement supplanter ou escamoter notre capital adaptatif. Lorsque le diagnostic du cancer tombe, c’est la même chose. La détresse que l’on ressent peut tout à fait prendre le dessus et empêcher le mécanisme de résilience de se mettre en marche. « Dans ce cas, il faut aller chercher le soutien de spécialistes en psychothérapie pour qu’ils nous aident à révéler nos forces de vie », prévient-il.
Trouver l’espoir
Faire que la vie l’emporte, avoir le sentiment de reprendre le contrôle, sont autant d’états qui nous mettent dans un mouvement positif vis-à-vis de la maladie. La résilience, c’est cette ressource de vie qui doit nous amener à considérer que le combat contre la maladie sera une lutte à mort où la victime sera le cancer. « Cet état d’esprit-là, il faut le cultiver. Car quand on n’a plus d’espoir, il nous reste l’espérance, cette idée qu’un jour, l’espoir renaîtra et qu’on s’en sortira », conclut Cyril Tarquinio.
À lire
Résilience, connaissances de base de Boris Cyrulnik et Gérard Jorland, Éd. Odile Jacob, 2012 ;
La force de la faiblesse, les sources de la résilience de Martine Lani-Bayle, Éd. Odile Jacob, 2022.
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Développer sa capacité de résilience. Oui, mais comment ?
• Pratiquer la méditation en pleine conscience
Cette pratique de tradition bouddhiste est reconnue et adoptée comme méthode efficace pour encourager la clarté mentale, la présence et le bien-être émotionnel.
• Cultiver la gratitude et l’acceptation
Une manière de maintenir un état d’esprit positif, même face à l’adversité.
• Faire de l’activité physique adaptée
Améliorer sa condition physique et son énergie peut aider à renforcer le corps face aux traitements et aux effets secondaires.
• Encourager son expression créative
L’art, l’écriture, la musique ou d’autres moyens d’expression offrent un moyen de libérer et d’exprimer les émotions souvent complexes et intenses associées au cancer.
• Développer un réseau de soutien social
Source de réconfort, d’empathie et de compréhension, un réseau de soutien permet d’être entouré de personnes qui ont traversé des expériences similaires et trouver des conseils précieux.
• Nous investir dans des causes qui nous tiennent à cœur
De quoi offrir un sentiment d’accomplissement en contribuant à quelque chose de plus grand que soi.
Pour en savoir plus
La Ligue contre le cancer met à votre disposition un numéro de téléphone gratuit national, le 0 800 940 939. Du lundi au vendredi, de 9 h à 19 h, vous pouvez accéder, en tapant 1, à un service d’écoute et de soutien, anonyme et confidentiel, assuré par des psychologues.