Après avoir occupé plusieurs fonctions au sein de la Ligue, c’est en juin 2019 qu’il en prit la présidence. Cette personnalité publique de premier plan fut un redoutable combattant sur tous les fronts de la lutte contre le cancer. Il se savait condamné par un cancer et s’était exprimé sans fard sur son dernier combat. Il s’est éteint à l’âge de 76 ans. Vivre rend hommage à ce célèbre généticien au travers des réactions d’anonymes et de personnalités connues.
Michèle Delaunay @micheledelaunay
« J’apprends au sortir du Conseil scientifique de @bordeaux la mort @d’axelkahn. Nous avons eu de nombreux combats communs ; à la fois mon admiration et mon affection ont été décuplées par la noblesse de son attitude personnelle face au cancer. »
« Pensées, tristesse : il y a des êtres qui ne devraient pas partir… Je l’appréciais BEAUCOUP, depuis longtemps… (j’ai 74 ans) : je l’écoutais (et le regardais à la télévision), toujours pleine d’admiration et de respect. »
Une Française, fière de lui…
Marie-Jeanne Gomes, chef de projet marketing direct au siège de la Ligue
« J’ai eu la chance de collaborer avec le professeur Axel Kahn, trop peu malheureusement. J’en garde néanmoins de bons souvenirs. Une personne très « humaine », qui avait une confiance forte en ses équipes. Pour moi, il était un homme drôle, un drôle d’homme. »
Pr Daniel Nizri, président national de la Ligue
« Dire quelques mots pour rendre hommage à Axel Kahn. Mais je les cherche… Comment ne pas redire ce que tous ont dit, y compris moi, depuis son décès. Comment ne pas dévoiler le contenu d’échanges, de plus en plus amicaux voire fraternels, comment ne pas trahir le secret médical qui s’impose sur la durée. Je vais m’en tirer en me rappelant quelques témoignages émouvants. Ils soulignent l’engagement important et constant d’Axel pour les personnes, les patients et depuis deux ans pour la Ligue, les Ligueurs et tous ceux qui nous font confiance. Ils disent combien il fut apprécié, aimé. Ils racontent son courage face à l’issue inévitable et son souci de transmettre cette expérience. Et j’ajoute mon admiration pour sa capacité à préparer sa succession afin que la Ligue soit à la hauteur de ses ambitions : lutter contre le cancer, sur tous les fronts, en plaçant l’intérêt de la personne malade au centre de ses combats. Pendant ces deux trop courtes années, j’ai cru bien connaître Axel Kahn. En dépit des engagements communs, des dits et surtout des non-dits face aux situations gérées ensemble, des liens tissés, nous n’avons pas eu le temps de compléter cette rencontre. J’ai été heureux et enrichi de cette rencontre et mon regret est qu’elle fût si brève. Mais, cher Axel, je n’oublierai pas le principe partagé lors de notre dernière conversation, la seule où nous nous soyons tutoyés, trois jours avant votre départ : toujours se rappeler et rappeler autant que nécessaire qui nous sommes, pourquoi et pour qui nous œuvrons. Et comme promis, je le ferai. »
Cynthia Fleury @CynthiaFleury
#axelkahn est parti. Le loup demeure. »
« Il a fait beaucoup pour les malades et vous avez fait beaucoup pour lui. Nous, les anonymes, sommes tous et toutes dans l’émotion de sa perte. »
Anonyme
Frédérique Jeske, directrice générale de la Ligue
« Le professeur Axel Kahn n’est plus. Je l’ai rencontré en 2019, il m’a choisie pour diriger la Ligue à ses côtés, il m’a accordé sa confiance et son amitié et je suis fière d’avoir cheminé avec lui et lancé tant de projets au service des Ligueurs et de notre combat contre le cancer. Homme “hors du commun”, à l’énergie guerrière et aux 1000 idées à la minute, il est resté jusqu’à nos derniers échanges, quelques jours avant son dernier voyage, fidèle à lui-même : un combattant, un engagé, un amoureux du beau et de la vie. Cher Axel, Cher président, merci de m’avoir fait réfléchir parfois, bousculée souvent, fait grandir toujours. »
Pr Jacqueline Godet, présidente de la Ligue de 2012 à 2019
« J’ai rencontré Axel Kahn, pour la première fois, il ya près de cinquante ans lors d’une réunion scientifique dans les laboratoires de l’hôpital Cochin. Nous étions tous deux chercheurs en hématologie, à l’époqueoù la biologie moléculaire et la notion de cellules souches émergeaient dans l’étude des pathologies sanguines. Lui, médecin, était préoccupé par les hémopathies malignes ; moi, scientifique, par les thalassémies héréditaires. Nous avons sympathisé et gardé, pendant de nombreuses années, des contacts professionnelset amicaux à l’occasion de séminaires, congrès et conférences. Puis, lorsque j’ai commencé à assumer des responsabilités de direction scientifique au ministèrede la Recherche, ensuite au CNRS, nos contacts sont devenus plus formels mais toujours amicaux. Le fait de devenir, lui président du Comité éthique et cancer en 2008, moi présidente de la Ligue contre le cancer en 2012, nous a rapprochés plus encore autour du combat à mener contre le cancer. Généticien, médecin, scientifique, enseignant, ayant présidé de nombreuses institutions publiques, certes… mais surtout humaniste, philosophe et écrivain, aimant la nature et les gens simples des villages qu’il avait traversés au cours de ses deux voyages, à pied, en diagonale sur le territoire français, aimant la communication sous toutes les formes possibles, conscient de son charisme et de sa notoriété mais souhaitant les mettre au service des personnes malades et de tous ceux qui luttent contre le cancer.
Je suis infiniment triste qu’il ait été rattrapé prématurément par la “patrouille du cancer”, comme il l’a écrit dans sa Chronique apaisée de la fin d’un itinéraire de vie. Je lui suis infiniment reconnaissante d’avoir mis au service de la Ligue contre le cancer, pendant deux ans, son intelligence, sa clairvoyance, son respect pour toutes les personnes malades et les bénévoles, son sens aigu de la qualité des relations humaines. »
Isabelle Kahn
« Papa, la vie à tes côtés a été d’une folle intensité, à la fois intellectuelle et physique. D’ailleurs, tu faisais les deux en même temps ; tu écrivais tes livres en marchant ou en pleine balade équestre. Ce n’était pas toujours facile de te suivre, mais tu as été un formidable guide, pour tes enfants bien sûr, mais également pour tous les étudiants et chercheurs qui ont croisé ton chemin. Je suis une fille comblée d’avoir eu un papa qui remplissait les trois conditions indispensables à cette fonction : beau, fort et intelligent. Quand je repense à nous, je nous vois en Corse : sur les sentiers du GR 20 avec les amis, tes gros godillots en cuir et ton énorme sac à dos rempli de saucisses et côte de bœuf ; à cheval sur les chemins escarpés du Cap Corse ; ou encore sur une planche à voile, en ski nautique, ou en train de pêcher. Et quelques années plus tard, toujours à mes côtés, je fais mes premiers pas de médecin, passion que maman et toi m’avez insidieusement transmise, et dans laquelle je peux mettre à bien toutes les belles valeurs que tu m’as apprises. Papa, je vais tout faire pour être digne de toi, et suivre ce beau chemin de l’humanisme que tu nous as ouvert. Ce n’est pas facile, tu as mis la barre vachement haut !! Mais je vais m’y atteler avec ferveur, et moi aussi, je serai raisonnable et humaine, pour que tu sois fier de moi. Tu vas me manquer terriblement. »
Gérard Van Den Bulcke, directeur général du Comité des Alpes-Maritimes de la Ligue
« Un dimanche, début juin 2019, après avoir dîné avec lui à Nice quelques jours auparavant, je faisais mes courses sur un marché niçois. Mon portable sonne et je vois s’inscrire : Axel Kahn ! Bonjour, Gérard, c’est Axel, je ne vous dérange pas ?… Non, pas du tout, je suis entre des tomates et du basilic ! Je me souviendrai toujours de ce moment où cet homme, pour qui j’avais une énorme estime et une forte amitié récente, me demanda à moi, Niçois, de le rejoindre à Paris pour être à ses côtés s’il était élu président de la Ligue. Ma réponse fut simple : dois-je vous donner une réponse immédiate ? Sa réponse totalement axelkahnienne : « Non, pas du tout, vous pouvez me rappeler demain matin ». Courte réflexion mais comment dire non à Axel Kahn même si je ne goûte pas particulièrement le climat parisien !!!
Il me reste de lui des souvenirs forts de complicité, de rire, de projets, de respect de l’autre et un vieux livre bien rangé dans ma bibliothèque – Raisonnable et humain – avec sa dédicace. »
Dominique Seux @dseux
« Ce jour-là, il avait le regard déjà un peu ailleurs et nous l’avons accompagné, émus, dans le couloir, vers l’ascenseur. Quel homme, mais quel homme. Professeur Axel Kahn : « Mort ou pas mort, j’ai été intensément heureux. »
Pr Henri Pujol, président de la Ligue de 1998 à 2007
« Il a donné deux années de sa vie à la Ligue, avec un engagement total. Il a ravivé les convictions, fédéré les énergies, pris la tête du combat pour les malades.
Il est monté en première ligne comme les véritables chefs. Nous devons être fiers de lui. J’ai confiance dans le fait que son esprit et son œuvre vont perdurer. »
Jean Castex @JeanCASTEX
« Rendre hommage à l’homme, c’est d’abord épouser ses combats, saluer cette vie qui avait valeur d’exemple et faire nôtres ses engagements. Mes pensées accompagnent sa famille, ses proches et tous ceux qui ont eu l’honneur de partager un moment de vie avec lui. »
Le directeur de la rédaction de Vivre
À vif !
Axel Kahn a été directeur de la publication de votre magazine Vivre et j’en suis le directeur de la rédaction. Lorsqu’il devait écrire pour le magazine, son éditorial, notamment, il le faisait d’un seul jet. À vif. Pour donner non pas le meilleur de lui-même mais « le vrai » de lui-même, comme il se plaisait à dire. À vif dans ses combats. À vif aux côtés des personnes malades, des Ligueurs. À vif à vos côtés contre le cancer. À vif jusqu’à la dernière minute de sa vie.
Michel-Édouard Leclerc @Leclerc_MEL
« Par son dynamisme, Axel Kahn avait convaincu les équipes de Leclerc d’accompagner fortement la Ligue contre le cancer. La disparition de cette belle personne m’émeut, et résolument, nous oblige. Continuons le combat. »