Ligués contre le cancer

Douleur

Faire face à la douleur, un parcours souvent difficile

Lors de la récidive de son cancer du sein, Valérie Champion a dû affronter des moments particulièrement difficiles. Aujourd’hui, ses douleurs sont prises en charge avec succès.

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24/09/2024

La rencontre de Valérie Champion avec la douleur ne s’est pas faite d’emblée. Diagnostiquée en 2010 d’un premier cancer du sein, elle est alors traitée par radiothérapie, un traitement qu’elle supporte bien et qui, malgré les brûlures qu’il provoque, ne lui occasionne pas de douleurs particulières. Mais sa récidive, en 2018, lui fait subir un parcours radicalement différent, un véritable parcours du combattant. Son cancer est alors traité par hormonothérapie et chimiothérapie. «L’hormonothérapie a été particulièrement difficile à supporter, se souvient-elle. Elle a causé d’intenses douleurs musculaires et articulaires, que rien n’a pu soulager, et qui étaient associées à une fatigue extrême. C’était un peu comme s’il fallait, chaque matin au réveil, réapprendre à se mouvoir. »


Fort heureusement, cette expérience très pénible prend fin avec le traitement. Mais les séquelles de la chimiothérapie, des douleurs neuropathiques dans les pieds et les jambes, se font toujours sentir aujourd’hui. « Ce sont des sensations de fourmillements, de brûlures, de décharges électriques », précise Valérie Champion.

Des douleurs post-mastectomie


L’évolution de son cancer nécessite une mastectomie du sein gauche, réalisée en 2018, avec reconstruction immédiate par prothèse. Cette intervention a entraîné une nécrose qui a conduit au retrait de la prothèse, à une absence de cicatrisation et à des séquelles douloureuses. En 2020, une ostéite a été découverte. Une deuxième reconstruction est proposée, utilisant un lambeau de peau et de graisse prélevé à l’arrière de la cuisse. Cette opération a, elle aussi, des conséquences douloureuses. La première est due à une ostéite, une inflammation du tissu osseux, qui empêche la cicatrisation de la plaie. Avec les reports d’opérations causés par la pandémie de Covid-19, Valérie Champion devra supporter une plaie ouverte pendant un an, et ce n’est qu’en août 2020 qu’un rabotage de l’os mettra un terme à l’ostéite et permettra la cicatrisation. Elle n’en a cependant pas fini avec les conséquences de sa mastectomie : elle souffre, en effet, de ce qu’on appelle un syndrome douloureux post-mastectomie (SDPM), qui se traduit par des picotements parfois très vifs au niveau de l’aisselle, jusqu’à des sensations de « coup de poignard ».

Ce sont des sensations de fourmillements, de brûlures, de décharges électriques.

Un traitement efficace


Fort heureusement, des solutions existent désormais, et Valérie Champion n’est pas laissée seule face à sa douleur. Suivie à l’Institut Curie, elle bénéficie d’un traitement sous forme de patches de capsaïcine, un principe actif extrait du piment rouge, qui anesthésie durablement la douleur. La concentration de capsaïcine très élevée rendant délicate l’application des patches, celle-ci est faite en hôpital de jour, dans un environnement contrôlé, avec notamment une surveillance de la tension artérielle. « C’est efficace, se réjouit Valérie Champion, ce qui permet d’espacer les visites à l’hôpital, où je me rends environ tous les deux mois ». Et d’ajouter : « Là où la recherche devrait porter davantage ses efforts, c’est dans le traitement des effets secondaires de l’hormonothérapie. Ça a été particulièrement difficile à vivre pour moi. »