Parole d’élue
Hélène Geoffroy,
maire de Vaulx-en-Velin (69)
Maire depuis 2020 de Vaulx-en-Velin, une commune de 53 000 habitants située dans la Métropole de Lyon, Hélène Geoffroy a également été députée de 2012 à 2017. Elle a aussi occupé le poste de secrétaire d’État auprès du ministre de la Ville, de la Jeunesse et des Sports, chargée de la ville de février 2016 à mai 2017.
En matière d’accès aux soins, quelles sont les difficultés que rencontrent les habitants de Vaulx-en-Velin ?
La population de Vaulx-en-Velin présente un taux de pauvreté et de chômage très élevé corrélé à un niveau de mortalité précoce important et une forte présence de handicaps et de maladies chroniques. Et si la ville est entourée d’hôpitaux, leur accès reste très compliqué : voilà maintenant cinquante ans que nous attendons le tramway qui ralliera le cœur de la Métropole de Lyon. Au sein même de notre commune, nous souffrons d’un manque de médecins spécialistes (gynécologues, pédiatres, ophtalmo-logistes…) et d’un vieillissement des généralistes, qui ne seront pas tous remplacés une fois à la retraite.
« Construire une offre de soins de proximité : un enjeu majeur pour les populations éloignées des centres-villes. »
Quelles actions mettez-vous en œuvre ?
Nous avons fait le choix d’agir, dès 2019, en signant un contrat local de santé (CLS) auquel ont été associés institutionnels, professionnels de santé, habitants, associations… L’objectif premier est d’aider les professionnels de santé à s’organiser pour répondre à des problématiques communes. Ensemble, nous avons notamment pu travailler à la création d’une maison de santé pluridisciplinaire. En matière de prévention, seulement 36 % des habitantes de Vaulx-en-Velin participent au dépistage organisé du cancer du sein, donc nous travaillons avec les associations qui côtoient ces femmes pour mener des actions de sensibilisation, y compris lors d’événements sportifs et culturels.
De façon générale, comment améliorer l’accès aux soins des habitants des quartiers défavorisés ?
Il faut progresser sur l’accès à des données de santé plus précises – notamment en matière d’analyse sociologique – pour mieux accompagner les politiques publiques des quartiers populaires.