Ligués contre le cancer

Psychologie

Les bienfaits de l’hypnose médicale

De nombreuses études cliniques démontrent l’intérêt de l’hypnose pour soulager les douleurs et l’anxiété liées au cancer ou à ses traitements. Plusieurs hôpitaux proposent désormais des consultations d’hypnose médicale à leurs patients.

Anxiété
Autohypnose
Douleur
Effets secondaires
Etat de conscience
Etudes cliniques
Hypnose médicale

24/09/2024

Si l’hypnose est parfois associée à la magie et au monde du spectacle, l’hypnose médicale, elle, est pratiquée par des professionnels de santé dûment formés. « En aucun cas l’hypnose médicale ne sous-entend une prise de contrôle ou une quelconque emprise sur un individu », prévient Amélie Toussaint, infirmière à l’Institut Curie de Paris (75) formée à l’hypnose médicale.

Une technique non invasive
Utilisée dans le champ médical, l’hypnose consiste à mettre le patient dans un état de conscience modifié, entre la veille et le sommeil, via différentes techniques qui entraînent une confusion, une distorsion du temps et de l’espace. « C’est un mode de fonctionnement naturel, précise Amélie Toussaint. C’est comme quand on se demande, à l’issue d’un trajet en voiture, comment on est arrivé à destination, par exemple. »

En état d’hypnose, un patient peut voir son anxiété diminuer ou encore ne plus ressentir la douleur. Le tout, sans usage de médicament. « À la fin d’une séance guidée par ma voix, j’invite la personne malade à revenir progressivement dans son état de conscience, personne ne reste “bloqué” dans un état hypnotique », rassure Amélie Toussaint.

Un vaste champ des possibles
Si l’hypnose médicale n’est pas recommandée pour les personnes souffrant de certaines pathologies mentales, cette technique peut convenir à tous. Utilisée en oncologie, en maternité, ou auprès d’enfants dans les services pédiatriques, l’hypnose médicale peut également avoir sa place en bloc opératoire pour alléger une sédation. « Les patients que je reçois en consultation viennent souvent sur recommandation de leur médecin et ils sont déjà dans de bonnes dispositions pour que cela fonctionne, raconte Amélie Toussaint. Je les invite à parler de leur représentation de l’hypnose et nous nous mettons d’accord sur un objectif spécifique, comme diminuer l’anxiété en vue d’un examen un peu stressant. » À l’Institut Curie, le recours à l’hypnose médicale est systématiquement proposé pendant les ponctions lombaires et les ponctions pleurales. Résultat : les personnes malades vivent beaucoup plus sereinement ces examens, qui peuvent être angoissants et douloureux, et le personnel soignant profite aussi de ce climat plus apaisé. « Certaines patientes disent que les traitements leur donnent tellement de bouffées de chaleur qu’elles pensent les arrêter, mettant ainsi leur santé en danger, explique Amélie Toussaint. Nous devons leur proposer une solution, et l’hypnose médicale donne d’excellents résultats sur ce type d’effets secondaires. »

Pour accompagner les personnes malades sur le long terme, on peut également les former à l’autohypnose. Grâce à des techniques de visualisation et des exercices spécifiques à chacun, elles peuvent notamment plus facilement faire face à des douleurs chroniques. « En quelques séances, je les aide à trouver les clés pour mobiliser leurs propres ressources et dépasser l’inconfort », conclut Amélie Toussaint. L’hypnose médicale, pratiquée de longue date à l’Institut Curie, est également de plus en plus répandue dans les établissements de soins aux côtés d’autres médecines alternatives et complémentaires comme la sophrologie, la méditation ou l’aromathérapie.