Aide-soignante à domicile, Najia Laouar est passée du côté des personnes malades à l’aube de ses 50 ans. Alertée par une douleur, elle consulte son médecin et une biopsie confirme le diagnostic de cancer du sein. « À l’annonce, j’ai la sensation que mes pieds ne touchent plus terre et je suis submergée par la peur de partir en laissant ma fille de 20 ans seule », raconte-t-elle. Après l’opération, au cours de laquelle sont découvertes des métastases, Najia subit pas moins de douze séances de chimiothérapie suivies de neuf séances de radiothérapie et d’une nouvelle opération pour retirer les ganglions touchés.
En plus de supporter ces traitements lourds, Najia doit faire face à une difficulté qu’elle n’avait pas anticipée. Celle-ci est d’ordre financier. En arrêt de travail, elle voit ses revenus drastiquement diminuer, son employeur ne prenant plus en charge le complément de salaire. « C’était parfaitement légal car cela dépendait de ma convention collective, explique-t-elle. Je me suis retrouvée à percevoir uniquement les indemnités journalières de l’Assurance maladie, ce qui était très insuffisant pour vivre. »
Accepter de se faire aider… et donner à son tour
Habituée à aider les autres dans le cadre professionnel, Najia a du mal à accepter de se faire elle-même aider. Une rencontre avec l’assistante sociale de l’hôpital où elle est suivie, en Alsace, change la donne. Elle adresse une demande d’allocation pour adulte handicapé (AAH) à la MDPH (1), mais ce soutien tarde à arriver. La psychologue de l’hôpital évoque le Comité de la Ligue du Bas-Rhin. « Grâce à l’association, j’ai pu recevoir une aide alimentaire et j’ai même remplacé mon vieux réfrigérateur, précise-t-elle. Mais au-delà de ce précieux soutien financier, j’ai trouvé une deuxième famille. » Activité physique adaptée, yoga… Najia bénéficie de l’offre du Comité et fait, à cette occasion, de belles rencontres. « Je me suis tout de suite entendue avec les personnes malades et les bénévoles, se réjouit-elle. J’ai même pu organiser une soirée caritative et d’autres sont en préparation. »
J’ai trouvé dans le Comité beaucoup de bienveillance et une vie sociale qui a
du sens.
Aujourd’hui en rémission, Najia a pu reprendre son travail, mais cette fois à son compte, tout en restant bénévole pour la Ligue. « J’ai trouvé dans le Comité beaucoup de bienveillance et une vie sociale qui a du sens, conclut-elle. Pas question que je les quitte maintenant ».
(1) Maison départementale des personnes handicapées.