Le Comité du Loir-et-Cher (41)
Il y a cent ans…
Le Comité était dirigé par un militaire, le général de Galembert. Ses membres comptaient des personnalités politiques, des représentants du clergé, du droit, du commerce, de la médecine… « La Ligue comptait à cette époque parmi les actions de la bourgeoisie locale », précise Patrick Friocourt, le président du Comité 41.
Et aujourd’hui ?
Comme il était écrit dans le bulletin de la Ligue de juillet 1923, le Comité travaille toujours « très activement à organiser la lutte dans tout le département ». Si la mission est restée la même, le profil des membres du Comité a, lui, bien changé. « En 1992, quand je suis arrivé, le Conseil d’administration avait encore une coloration très médicale, mais depuis, il s’est vraiment élargi à la société civile, raconte Patrick Friocourt. Et nous sommes passés de 384 adhérents à 2 200 aujourd’hui. Notre moyen de récolter des fonds a également évolué : les quêtes de rue ont disparu et nous avons eu la chance de recevoir des legs qui nous ont permis de pérenniser nos actions. » Les soins de support (activité physique adaptée, socio-esthétique…) et les pratiques complémentaires (acupuncture…) – se sont énormément développés. « En tant que médecin de culture classique, je suis désormais convaincu que le bien-être que ces soins apportent aux personnes malades est indispensable », estime Patrick Friocourt.
Le Comité du Rhône (69)
Il y a cent ans…
« Les Lyonnais ont fait une sorte de semi-dissidence en créant en juin 1922 L’Association lyonnaise pour la lutte contre le cancer sur le même modèle que la Ligue franco-anglo-américaine », raconte Jean-Pierre Martin, actuel président du Comité 69.
Cette association, qui ne deviendra le Comité du Rhône qu’en 1983, rassemblait les grandes figures de toutes les composantes de la société lyonnaise, de la médecine, de la politique, de la banque et de l’industrie, dont Auguste Lumière, l’aîné des deux frères inventeurs du cinéma.
Et aujourd’hui ?
« Nous sommes des redistributeurs de générosité partout et pour tous, avant, pendant et après la maladie, résume Jean-Pierre Martin. Nous finançons la recherche à travers une organisation régionale impliquant la plupart des Comités d’Auvergne-Rhône-Alpes. Nous réalisons des opérations de prévention et de dépistage et apportons une aide directe aux personnes malades par le financement des soins de support. » Alicia, traitée pour un cancer du sein en 2021, a bénéficié, au sein du Comité, de séances de yoga juste après ses traitements. « J’avais peur de me faire mal et de devoir affronter le regard des autres dans une salle de sport classique, raconte-t-elle. Avec le yoga adapté, j’ai appris à apprivoiser les nouvelles limites de mon corps dans un environnement où je me suis tout de suite sentie comprise. »
Depuis, Alicia suit le cours de théâtre proposé par le Comité. « Au sein de ce groupe soudé de malades et anciens malades, je reprends confiance, raconte-t-elle. Je me projette dans l’action, hors du cancer. Cela me fait beaucoup de bien. »
Le Comité de la Côte-d’Or (21)
Il y a cent ans…
La Ligue bourguignonne contre le cancer (ancienne appellation) s’organise pour proposer la curiethérapie aux personnes malades. « Pour cela, le Comité louait du radium avant de pouvoir en acheter et le stocker », raconte Henri Bastien qui fut, entre 1982 et 2017, trésorier puis président du Comité. « En 1929, Georges-François Leclerc, chirurgien, ouvre son service pour les malades cancéreux avec un personnel dédié et l’acquisition d’un appareil de radiothérapie. En 1957, le Comité, par des soutiens financiers importants, a également joué un grand rôle dans la création du centre de lutte contre le cancer Georges-François Leclerc de Dijon, poursuit Henri Bastien.
Dans les années 70, le Comité s’est structuré autour du professeur Ferdinand Cabanne, qui a tenu à attribuer équitablement les dons récoltés à la recherche, aux équipements thérapeutiques, mais aussi aux personnes malades. Cette dynamique s’est renforcée en 1998 avec les États généraux des malades, et j’ai eu à cœur de poursuivre cet engagement avec l’ouverture d’un “Espace Ligue” pour les personnes malades. »
Et aujourd’hui ?
Très actif, le Comité 21, présidé par Dominique Bucquet, œuvre beaucoup pour la recherche, l’équipement des plateaux techniques, la prévention, le dépistage et les services aux personnes malades. Ainsi, chaque année, le Conseil scientifique valide de nombreux projets de recherche.
Au Centre Georges-François Leclerc de Dijon, le Comité a financé un système de refroidissement du cuir chevelu permettant aux patients traités par chimiothérapie d’éviter l’alopécie. En termes de prévention, le Comité a permis la création d’espaces sans tabac. Et, dans chaque point Ligue du département, les personnes malades bénéficient de soins de support (soutien psychologique…) et d’un atelier cuisine, nutrition et santé.